Presentation de la ville de Sokode
I-ASPECTS GEOGRAPHIQUES ET CLIMATIQUES DE LA COMMUNE
Chef-lieu de la Préfecture de Tchaoudjo et de la Région Centrale du Togo, Sokodé est l'une des plus grandes villes du Togo et située au centre du pays à une altitude moyenne de 340 m, à mi-chemin entre l’océan et la bande sahélienne.
La Commune de Sokodé est limitée au Sud par le pont de Kasséna, au Nord par le village de Tchalanidè, à l’Ouest par celui de Sagbadaï, à l’Est par la rivière Na (Pont Kparatao). Elle s’étend sur une superficie de 210 Km² pour une population estimée à 130 000 habitants en 2008.
Sokodé jouit d’un climat de type tropical semi-humide avec deux saisons distinctes : une saison pluvieuse allant d’Avril à octobre avec un pic de juillet à septembre et une saison sèche allant de novembre à Mars.
La pluviométrie se situe entre 1200 et 1500 mm d’eau par an pour un nombre de jours variant entre 100 et 120 jours permettant ainsi d’avoir de l’eau au cours de toute l’année.
La température moyenne est de 26°C. L’évaporation est élevée, et est particulièrement marquée en période d’harmattan, de novembre à janvier. Le taux d’humidité est très variable et dépend de tous les facteurs précités.
Sur le plan hydrographique, Sokodé est traversée par deux rivières principales qui sont « Kpondjo » et « Kpandi ». Ces deux rivières se jettent dans la rivière « Naa » qui se jette à son tour dans le fleuve Mono. La frontière entre le bassin versant du Mono et le bassin de la Volta se situe à quelques kilomètres au Nord de la ville. Sokodé se trouve donc dans le bassin-versant de la rivière Mô.
II - FONDEMENT HISTORIQUE
Sokodé, un centre précolonial formé de plusieurs villages
Les villages qui forment le royaume Kotokoli sont tous issus de même village mère : Tabalo, situé sur la Malfakassa, à une trentaine de kilomètres au Nord-Ouest de Sokodé sur la route de Bassar. La création des chefferies Mola remonterait au début du XVIII ème siècle. Alors que le chef de Tabalo Ouro-Koura gardait le village, son fils aîné se dirigea vers la plaine du Mono et s’installa près du massif Koroga. Il y fonda un nouveau village qu’il appela Kpangalam sur lequel il régna sous le titre de Ouro Agoro Dam. Six autres villages furent fondés plus tard par des descendants des Mola de Tabalo : Tchavadi, Komah, Kparatao, Kandambara, Birini, et Yélivo. Ces villages, y compris Kpangalam étaient placés sous l’autorité d’un chef Suprême élu parmi leurs ressortissants et qui devait diriger une organisation politique et militaire assez forte. Chaque village avait à sa tête un chef de village.
A coté de cette constellation de villages bien organisés viendront s’installer d’autres villages tels que Didaouré, Kouloundé, Tchawanda, tous ayant leur propre organisation qui reconnaissait toutefois l’autorité du chef supérieur des Mola. Il faut signaler que tous les habitants de Didaourè étaient des commerçants. De ce fait ils choisirent de s’implanter au carrefour des axes du commerce caravanier.
Une étape caravanière importante avant la colonisation
Le village de Didaouré, aujourd’hui quartier central de la ville de Sokodé, était une étape importante de la route de la Cola. Des textes témoignent que déjà au XVéme siècle, les commerçants Haoussa et Mandingue passaient par deux (2) principaux axes à savoir : l’axe Djougou - Alédjo-Koura – Agoulou – Kpaswa - Tchavadi - Didaouré ; ou celui de Djougou - Alédjo-Koura – Adjéidè – Tchamba – Birini – Kparatao – Kadambara – Didaouré pour rejoindre le Gold-Coast, l’actuelle République du Ghana.
Dans tous les cas, Didaouré reste un passage obligé. L’une des raisons qui attiraient les commerçants en pays Kotokoli serait la possibilité de trouver facilement des produits d’artisanat, les produits de transformation agricole et surtout un accueil désintéressé. Cet intérêt de Didaouré comme le grand marché à l’époque et la bonne organisation de la chefferie des Mola seraient à la base du choix de ces lieux par les Allemands pour en faire leur poste administratif afin de contrôler cette route commerciale.
Un centre administratif depuis l’époque allemande jusqu’à l’indépendance
L’urbanisation de Sokodé n’est pas seulement provoquée par l’implantation des Allemands, mais elle est venue achever une logue évolution historique de la société Tem déjà bien organisée.
Dans la course effrénée de l’occupation coloniale, le 23 juillet 1897, il eut un accord franco-allemand qui fixa les frontières entre le Dahomey et le Togo. A la suite des échanges de territoires, le Docteur Kersting quitta Djougou et se replia sur Adjéidê au poste de Kri-Kri d’où il décida de créer un nouveau poste à Didaourè. La construction du nouveau poste commença à Sokodé à la fin de l’année 1897 sur la colline rocheuse. Ce poste serait mis en service le 21 avril 1898. Les Allemands, depuis leur installation jusqu’à leur départ obligé en 1914, organisèrent le centre en construisant leurs bâtiments administratifs et en réalisant des aménagements dans les quartiers.
L’administration coloniale française s’installa à Sokodé après le départ des Allemands (le 15 août 1915). Une agence spéciale pour la collecte des impôts fut créée le 2 février 1915 à Sokodé. Le 4 septembre 1935, par arrêté n°398 portant réorganisation générale de l’administration du territoire du Togo, Sokodé devint le chef-lieu du cercle du Nord. Dès lors elle fait figure de « capitale » du Nord Togo. Promue successivement commune mixte, puis de plein exercice avant l’indépendance, elle fait partir des sept premières communes urbaines du Togo (Lomé, Aného, Tsévié, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé et de Bassar) après viendront s’ajouter en 1981 Kara et Dapaong. Double chef lieu de la Préfecture de Tchaoudjo et de la Région Centrale, Sokodé est non seulement un centre administratif important, mais aussi un grand centre commercial depuis la période précoloniale.